Cultiver des pommes de terre c’est tout simple. Des épluchures dans le compost, des patates ratatinées et oubliées dans le cellier… voilà qui suffit à vous donner des plants qui fourniront quelques tubercules. Pas forcément le top mais des patates quand même.
Mais si vous voulez mieux, si vous souhaitez de belles récoltes de pommes de terre, qui conviennent exactement à ce que vous voulez faire en cuisine, et qui, en plus, se conservent tout l’hiver… alors avez besoin de quelques informations. Voici celles qui m’ont aidée lorsque j’ai débuté la culture de ce drôle de tubercule.
Des pommes de terre, d’accord mais lesquelles ?
Amanda, Belle de Fontenay, Charlotte… on ne manque pas de choix devant les « semences » de pomme de terre que l’on nous propose à la plantation. Il existe en effet plusieurs milliers de variétés dans le monde.Plus de 200 sont commercialisées en France.
Comment les différencier, sur quels critères les choisir ? En vous posant les questions suivantes :
En purée, soupe, salade, frites… comment je veux préparer mes pommes de terre ?
On classe les pomme de terre selon la fermeté de leur chair. C’est très important car c’est d’elle dépend essentiellement la réussite de vos plats. Pour avoir une purée fondante et non pas élastique, des pommes de terre vapeur de belle tenue, il faut utiliser des variétés adaptées.
Les pommes de terre «à chair ferme » ont une texture fine, dense, peu ou pas farineuse. Elles ne se délitent pas à la cuisson. Elles sont donc parfaites pour être cuisinées à la vapeur, poêlée, en salade.
Lesquelles ? Amandine, Belle de Fontenay, Charlotte, Chérie, Nicola, Pompadour, Roseval…
Les pommes de terre « de consommation » sont au contraire assez farineuses, leur chair se délite bien à la cuisson. Logiquement, ce sont elles que l’on va utiliser pour les purées, dans les soupes, pour la cuisson au four.
Lesquelles ? Bleue de la Manche, Bonnote de Noirmoutier, Monalisa, Ostara, Rosabelle, …
Les variétés de pommes de terre, à l’intérieur de ces deux catégories sont plus ou moins fermes, plus ou moins farineuses, elles sont “intermédiaires”, « polyvalentes » en cuisine. Comme leur nom le laisse supposer, elles ont une chair tendre, capable d’absorber les jus après cuisson tout en gardant leur tenue.
Lesquelles: Dalida, Elodie, Manon, Sirtema, Spunta…
Prêts à choisir ?
Mais comment connaître les caractéristiques d’une variété ? pas facile effectivement de s’y retrouver dans tous les facteurs de choix. Plusieurs sites vous les présentent, variété par variété : https://www.choisirsapommedeterre.fr/catalogue/
Des pommes de terre précoces ou tardives ?
Le tubercule de la pomme de terre est un organe de réserve : il est rempli d’amidon, un féculent. C’est lui qui permet à la plante d’élaborer son feuillage et ses racines puis ses futurs tubercules. Selon la variété les pommes de terre effectuent plus au moins rapidement leur cycle de vie.
Les plus précoces en 70-90 jours
Les demi-hâtives en 120 jours
Les tardives en 150 jours.
Des pommes de terre “nouvelles ou “de conservation”?
Au printemps Les tubercules se forment puis grossissent. Ils sont alors riches en eau et légèrement sucrés. Si on les récolte à ce stade, on obtient des pommes de terres nouvelles, primeurs. Leur peau très fine n’a pas besoin d’être pelée et elles cuisent très rapidement. Elles se conservent peu de temps, au réfrigérateur.
Si on laisse la croissance des tubercules se poursuivre, alors ils vont perdre de l’eau et gagner de la matière sèche, leurs sucres vont progressivement se transformer en amidon. A maturité totale on récolte des des pommes de terre de conservation , « de garde », que l’on stockera pendant toute la belle saison
Cette durée de conservation fluctue beaucoup selon les variétés, allant de 2 à 8 mois et plus.
Des formes, goûts et couleurs des pommes de terre on ne discute pas … mais de rendement si !
Jaune, crème, rouge, violette, bleue, noire, longue, ronde, ovale, biscornue, lisse… nul doute que vous trouviez une variété de pomme de terre à votre goût dans le large éventail qui vous est proposé.
Mais s’il y a un point important à prendre en considération c’est le rendement. Son optimum peut varier de 250 g à plus de 1kg par pied selon les variétés.
Même cultivée le mieux possible, une variété ne pourra jamais fournir plus de pommes de terre que sa programmation génétique ne le lui permet. Tenez en compte pour calculer le nombre de semence que vous devrez planter pour pourvoir à vos besoins.
Comment choisir et préparer des “semences” de pommes de terre
Etrange n’est-ce pas d’appeler “semences” des tubercules ? On les nomme aussi « plants » ces petits tubercules dotés de courtes pousses. Ils n’ont l’air de rien ces germes et pourtant tout le devenir de notre future production de pommes de terre dépend d’eux !
Future récolte de pommes de terre ?Tout est dans le germe
Regardez une pomme de terre en fin d’hiver : en spirale autour du tubercule se trouvent des «yeux», comme une entaille dans lequel se cache, souvent invisible, un bourgeon. Endormi pendant toute la durée de la conservation (on parle de repos végétatif), il se réveille lorsque les conditions deviennent favorable et se transforme en une petite pousse, un germe.
Plus vous observerez de germes sur votre plant, plus ils seront courts et trapus, colorés plutôt que blancs et plus vous aurez de futures tiges portant des tubercules. Voilà ce que vous devrez donc observer sur les semences de pommes de terre avant de les acheter.
Et les pommes de terre oubliées ?
Celles qui sont restées dans l’ombre avec leurs longs germes blancs, Je peux les planter, ça marche ? Bof ! Elles vont produire mais un peu seulement. En poussant et s’allongeant dans le noir, les bourgeons sont étiolés. Ils ont puisé une partie des réserves du tubercule. Vous pourrez d’ailleurs souvent observé qu’il est en train de se flétrir. Je préfère retirer les germes et les manger ces pommes de terre. Parce que même ridées, elles gardent leur saveur.
Comment faire prégermer les pommes de terre ?
On peut trouver en magasin des plants de semences prêts à la plantation… ou alors des tubercules à faire germer. L’opération, qui se fait 4 à 6 semaines avant la plantation (qui a lieu approximativement d’avril à mi mai) est toute simple. :
– Placez les pommes de terre à plat, sans les superposer, dans une cagette ou sur une plaque à œufs alvéolée.
– Attention, c’est là le principal : stockez-les à la lumière et, surtout, AU FRAIS : dans l’idéal jusqu’à 14°C
–Les germes vont se développer sur le pourtour des tubercules.
Et voilà, vous avez vos semences et vous êtes prêts pour la plantation !
A suivre : Tout (ou presque) sur la pomme de terre 2/3 : Je les plante